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M A E-N A M-K H O N G-R A K   แม่น้ำโขง ความรัก
22 mai 2010

VOYAGE AU PAYS DE LUMIERE © Ta-Nõn.FM.Paris , Si c'est le destin qui nous guide, qu'il nous guide alors au pays de nos rêves...

Record 2000-mix2010

Des jours-des nuits

Cela se passait alors sous les étoiles, les grillons chantaient et dans la cabane sur le flan où nous étions allongés silencieux, le temps était arrêté depuis longtemps, le vent frais balayait délicatement la pièce unique en bambous sans murs, le sol doux comme la peau, sans fenêtres libre. Transporté vers une ère lointaine, j’essayais de mémoriser de force ce moment fantastique, imaginaire, rêvé. Il était très tard, et la nuit noire d’étoiles allumées comme les cierges, au milieu des montagnes constellées. Les chemins n’étaient pas goudronnés, aucun éclairage ne venait trahir cette vallée endormie, le village irréel dès le coucher du soleil où rien ne verrait troubler cette paix et la quiétude du décor fait pour moi depuis dix-mille ans déjà et puis.
Dans ce même site j’eus une sorte de transport, à peine réaliste à ranger dans un conte merveilleux, mais je ne saurai en parler avec les mots, et le décrire en ternirait sa vérité tel un sein marmoréen, tant il fût doux et miraculeux, d’une seule pièce de cette Thaïlande que j’adorais malgré le temps qui passait, qui nous avait séparé quelquefois, une séquence longue et courte, de grâce et de légèreté surtout.
Ces nuits magiques se sont répétées autant de fois que la volonté de s’échapper de sa carapace l’homme du dedans poète, amoureux de la vie toute entière en se révélant nu et vierge de toutes les trahisons et polluant d’avant. J’avais les traces les photos de tout, il suffisait de regarder pour que le cinémascope se mette en marche, la bobine file saute, les voix lointaines comme ces enregistrements des belles années, prises de sons équivoques microphones succcints, laissant passer l’essentiel, le grain de cette existence comme la langue du chat qui aggripait tout ce qu’elle pouvait sur son passage. après ça que reste-t-il, a t-on vécu trop ou trop peu, la peur de ne jamais retrouver ce miel des Célèbes, radeau des mer.

trainbkk

 Tai Oratai - Rote Fai Sai Num Ta

VOYAGE AU PAYS DE LUMIERE ©

Le train roule dans la nuit, quelque part entre Ayutthaya et Phitsanulok.
J’étais seul au monde et me demande la raison d’aller vers cet inconnu.
Devant moi un jeune paysan maintient ses poules pour éviter qu’elles ne s’enfuient.
Sur ma gauche un bonze discute bruyamment.
Assis sur la banquette d’un authentique wagon de troisième classe, je regarde les lumières mystérieuses des villages flottant sur l’immensité des rizières imaginaires.
Il est maintenant 19 heures et je repense a mon arrivée dans ce pays, refuge de mes rêves.
Bangkok et son vacarme était heureusement déjà très loin.
Sur le terminal de l’aéroport international j’observe les différents moyens de gagner au plus vite mon hôtel, car très fatigué par 13 heures de voyage.
Taxis, tuk-tuks, mobylettes, limousines s’acharnent à ce que les quelques routards épargnés de ce boeing 747, des tours operators, utilisent leurs services et non les bus aux destinations mystérieuses pour tout le monde et surtout le chauffeur, mais dont le prix et l’absence de marchandage facilite leur utilisation pour le fareng en provenance directe de Paris.
Je regarde les routes superposées qui mènent toutes à Bangkok.
Tassés dans les Toyota, femmes et enfants secoués par les interstices des ponts, attendent sagement dans le vacarme et la pollution qu’on les délivre de leur prison momentanée.
L’absence d’angoisse est de suite visible sur ces visages lisses et souriants. La surprise de voir par millier ces masques magnifiques me fait peu à peu pénétrer dans la beauté et le mystère d’une race encore pure par son homogénéité et l’absence presque totale de métissage.
On n’arrive jamais à croire à cette réalité, les filles en chemises blanches et jupes bleues sont assises par trois ou quatre sur des scooters Honda roulant par meutes, insouciantes qu’il existe un autre monde où ne règne pas la beauté.
Cette joyeuse folie me pénètre de suite et je ris de me trouver vivant au cœur de cet univers lumineux si longtemps recherché.
C’est la réalité du Bouddhisme vécu au quotidien qui se dévoile peu à peu et se déroule majestueusement sous mes yeux, pareille à une extraordinaire introduction musicale, où chaque silence chaque note est comme par évidence à sa place.
Pourtant, je ne suis encore qu’à Bangkok, ville affublée de tous les maux, dont l’occident aime lui attacher sa plus triste parure.
Loin de moi cette peau d’occidental, je décide de m’enfoncer délicieusement dans ce royaume qui par sa simple existence répond à mes espoirs secrets.
Dans le bus une jeune fille m’aide à déterminer l’arrêt où je dois descendre, je la regarde je ne suis plus pressé, elle prend ma main et m’indique sur mon plan les passages du bus .
Elle fait durer les choses et la magie s’installe, dans quel paradis suis je donc arrivé , elle s’arrête au même endroit que moi, je lui fais un signe et la regarde partir.
Un homme se charge grâce à cette thaïe de me conduire au prochain bus, finalement il m’accompagnera jusqu'à mon hôtel se chargeant même de payer pour moi.
Comment imaginer qu’un jour, on se retrouve au cœur de l’Asie où toutes ces sculptures vous observent délicatement et pourtant avec insistance, pareille à des chats. Ce monde sonore et pourtant d’un silence sacré reste un mystère pour le Frenchie habitué au fardeau d’une population piaillante, exhibitionniste et indifférente.
Ici les choses ne peuvent être que maîtrisées, pourtant l’amour y règne en maître avec désinvolture et respect à la fois de la tradition. Dans tous les regards, les attitudes gracieuses des femmes et des hommes qui se découvrent en douceur.
Rien de ce que je connaissais ne peut ressembler au Siam.
La population que j’observe discrètement dans ce train dort maintenant. Ils ne me regardent plus et je peux me montrer plus audacieux.
Le mouvement lent de ce train lancé à plus de 35 ou 40 km/h distille mon passé qui m’avait conduit ici ou chaque chose nouvelle est la promesse d’une vie enfin différente. Je réalise une obscure volonté et curieusement je me sens chez moi dans cette apparente solitude.
L’impression d’être en cohérence et en harmonie avec moi même se dessinait peu à peu. Je suis au cœur de mon royaume, étranger à tous ces gens et pourtant si proche d ‘eux, je les aime déjà.
Il y a des moments où l’on entre en soi-même de façon complète, j’étais dans une de ces phases où quelque chose vous conduit à comprendre enfin ce que vous êtes.
L’aspect surréaliste de votre présence à l’autre bout de la terre ne peut que conforter cette idée de retour dans l’univers de prédilection où siège votre moi véritable.
Ce n’est pas tant une idée d’individualité mais plutôt la réalisation de quelque chose qui paraît inaccessible, une sorte d’étape décisive de votre vie qui change à jamais son déroulement. Cette réorientation indispensable, s’ajoute comme une sorte d’évidence. Il n’y a pas illumination mais plutôt découverte limpide de ce qui va compter maintenant dans un corps doté d’un nouveau regard.
Afin de ne pas trop m’éloigner de mon ancienne réalité, je voyageais avec une canadienne de Vancouver aux traits hindous qui avait pour nom Kamni Magdu.
Nous nous étions rencontrés à Bangkok, elle venait de Malaisie et une sorte de pacte tacite nous faisait circuler ensemble mais chacun à l’autre bout du train, préservant ainsi le voyage solitaire et ce n’est que quelques minutes avant Phitsanulok que les thaïs découvraient avec stupéfaction le métissage possible d’un européen au long nez avec une nord américaine à la peau brune.
En silence et sans sourires, nous attirions les regards au moindre de nos mouvements doublés de nos très encombrants sac à dos.
Notre langage anglais et nos accents différents surprennent, on ne se comprend pas parfaitement bien mais mieux qu’avec les thaïs.
L’être véritable resurgit à chaque moment, alors que je découvre Phitsanulok, je subis déjà le poids invisible d’une homologue occidentale qui pèse de toutes ses forces pour une séparation proche. C’est finalement une sorte de destin qui dicte à chacun de faire son propre voyage, puisque l’on retrouve ici les mêmes impossibilités du monde occidental. Sensation difficilement explicite et pourtant très claire au fond de moi, je mets en lumière ces signes connus d’espoirs qui périclitent ainsi qu’une réorientation et remise en cause rapide afin de se préserver.
Pour ne pas me laisser faire par les événements, je prends les devants lors d’une séance de marchandage ou j’abrége les discours des conducteurs de tuk-tuk qui cachent leur ignorance par du remplissage,« yes or no ?». Contraint par la raideur ou rigueur toute occidentale, ils tournent le dos promptement, enfin nous étions débarrassés. Nous voilà dans une nuit noire vers un obscur dortoir Zen qui va marquer le glas de notre rencontre.
Ce fut dès lors, une nouvelle chute rapide pour une renaissance flamboyante, au cœur de la Thaïlande que je découvre avide.
Ce qui peut apparaître comme solitude se transformait en marque d’intérêt pour l’autre.
Je sortais peu à peu de ma lourde cuirasse forgée au fil des ans dans ce monde de ma naissance et qui me devient maintenant étranger.
Je m’allégeais et voyageais aisément, recouvrant peu à peu la vue.
Chaque jour s’orne alors de rencontres multiples, enrichissantes et toujours plus importantes pour l’approfondissement de soi. Chaque découverte d’un être me mobilise complètement et je ressens des sensations nouvelles.
Pour la première fois je comprends le sens du mot amour au travers de cette volonté à communiquer. L’anonyme devient source de bonheur, l’univers s’embellit.
Plus rien ne m’arrête, mes peurs et mes angoisses s’envolent, si bien que je prends l’initiative constamment.
Cela peu paraître discutable, mais ces faits sont biens réels et vécus pleinement, j’entame une des plus importantes expériences de ma vie.
C’est ainsi que je découvre le Bouddhisme, véritable ciment de ce peuple et qui n’est autre que l’amour de l’autre par une philosophie qui pénètre les hommes dans leur quotidien et qui se traduit concrètement par une atmosphère joyeuse, détendue, active et ouverte. Pour la première fois j’aime un peuple tout entier.
La déception d’un jour c’est une nouvelle joie pour le lendemain ou la minute suivante.
Le passage à Sukhothai fut de courte durée.
La journée au milieu de la magnifique vieille ville est ternie par la mauvaise volonté de ma compagne de voyage. Au milieu des ruines elle fuit je ne sais quoi, puisque de mon coté mon temps est occupé par la photographie. Elle ne supporte pas la dépendance, ce que je comprends aisément. Le soir même nous nous quittons violemment, omettant la forme, elle me claque littéralement la porte au nez, je suis déstabilisé mais pas détruit, puisque grâce à elle, je lui dois ma nouvelle découverte de ce pays et l’en remercie aujourd’hui.
Cet épisode me mène rapidement à Chiang Mai par le bus, ville mythique pour les guides et qui est pour moi le signal d’aller très vite vers un lieu où le touriste est une denrée inexistante. Bien sur j’y rencontre un british de la plus pure tradition qui m’ouvre son cœur et me fait visiter la ville en me montrant les points stratégiques, la poste, les bons restos, les marchés.
C’est la grande rencontre avec les moustiques qui m’assaillent dès mon arrivée, le lendemain j’ai de véritables bleus aux avant-bras, ils se sont régalés, je commence alors à prendre mes médicaments contre le paludisme et malheureusement je n’ai rien contre la malaria qui sévit au nord-est, là où je me dirige.
Depuis déjà deux heures le bus a quitté Chiang Mai, nous traversons des paysages fantastiques de jungle sur une route escarpée, on aperçoit alors des vallées aux chevelures blondes insérées entre deux montagnes, ou pousse le riz et au fond fréquemment se détache une cabane sur pilotis faite de bois, de terre et de joncs, traditionnelle en cette région. Il est impossible de s’arrêter et pourtant chacun de ces endroits sont extraordinaires. On se demande toujours avec nostalgie si le temps nous permettra un jour de visiter précisément ces lieux enchanteurs. Comme j’aime cette Thaïlande simple et belle, douce et vive. Je regarde par la fenêtre de ce bus « air conditionned », luxueux, ces gens qui vivent si simplement et que j’envie.
Il est difficile de partir en Asie, sur place on se demande ce que l’on a attendu pendant dix ans.
Lorsque l’on sait enfin ce que l’on a besoin, il est plus aisé d’organiser son avenir.
Je regarde ces figures parfaites...
Je n’ai pas grand chose et pourtant il y a tout ce que je peux souhaiter.
Que se passe t-il dans ce pays inconnu ? Je suis seul mais les gens me protègent, je ne crains rien, il est si facile de disparaître, que je me sens aussi plus matériel que d’habitude.
Ce monde pacifique, me permet d’exister et de regarder la vie directement.
Je conçois la beauté qui m’entoure comme la mienne, je la regarde et la comprends, je ris intérieurement, sans doute de bonheur.
Il est un moment très précieux, lorsque l’on prend conscience des formidables possibilités qu’offre le monde à qui sait le regarder. Alors la morosité disparaît et l’on ne peut être qu’étonné et ébahit de sa beauté et de sa diversité. Peut être est-il plus facile de faire ce constat ailleurs où tout semble beau parce que différent ?
Ensuite, on ne perd plus cette joie qui vous envahit, à chaque regard, chaque découverte. Rien ne peut exprimer ces sensations de votre présence ici, toutes ces odeurs et ces parfums qui siègent votre nouvel univers. Comme il est agréable d’être étranger à toute chose, les véritables sentiments se dégagent clairement, il n’y a pas de jugement dans votre regard avide, vous êtes au stade de l’enfant qui vient de naître, vous avez en vous le potentiel d’une vie.
En regardant les photographies des enfants du Wat je repense à cette après-midi où ils m’apprenaient le thaï et riaient de ma difficulté. J’essaie d’objectiver ce qu’ils vivent véritablement. Mais je vois une petite bande joyeuse et menue, au centre de l’image, se regroupant d’eux-mêmes.
Ils sourient, comme je les aime, c’est une rencontre extraordinaire.
Je reviendrai pour les revoir, sans doute la plupart seront encore là, oui pour eux je ferais dix milles kilomètres.
On ne sait ce qui pousse quelqu’un à aller vers l’inconnu, pour lui le hasard. Il est passionnant de penser à tout cela, se torturer l’esprit, mais l’essentiel est que vous y soyez.
Ce peuple vous apprends à regarder et à écouter.
Ne sauront-ils jamais que leur existence est primordiale à mes yeux. Comment dévoiler leur véritable valeur au monde. Ils vivent heureux ou malheureux, ils ne le savent même pas.
Je mets en eux tout l’espoir que j’ai pour l’humanité.
Paris 1997
les_enfants_du_wat

Enfants d'UBON 1996

Textes et Photos droits réservés : françois montagnon © Ta-Nõn.FM.Paris All rights reserved

 

Record chiang mai festival 2004

Et Taï ORATHAï, Originaire d'Ubon Ratchathani, une déesse à la voix d'or, Paris 24 juin 2012-WAT pagode Vincennes-Wat Thammapathip.

https://www.youtube.com/watch?v=erscclA-eqM

tai oratai paris 2012

Paris 24 juin 2012-Tai Orathai ต่าย อรทัย 20 - ตั๋วให้คึดฮอด - Paris 24/06/2012

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Commentaires
V
merci magnifique blog!!
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P
Beau texte avec tant de philosophie, on devrait s'en inspirer. Merci.
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M A E-N A M-K H O N G-R A K   แม่น้ำโขง ความรัก
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